En guise de PrÉFACE !

Certaines existences vivent un duel constant entre leur être intérieur et l'apparence terrestre qu'il renvoie.

Nombre d'entre elles n'osent l'entendre ou s'y refusent tout bonnement.

Pourtant c'est une réalité. Une réalité qui les habite.

Comment expliquer une telle inadéquation ? Je l'ignore.

La magie humaine ne serait-elle pas de savoir l'accepter ? Accepter et ne plus se cacher ?

Sans blesser, déranger ni bousculer et surtout sans s'oublier !

Je ne me souviens plus des détails de notre première rencontre, juste du contexte professionnel qui en est à l'origine et je l'en remercie.

Je me souviens de ta naturelle sympathie et de tout ce que tu m'as appris...

Mais ce dont je me souviens vraiment, c'est du 12 avril 2021 : le jour où tu as fait le choix de t'ouvrir à moi.

Assise à tes côtés dans ta voiture, tu m'as embarquée dans ton aventure : celle de Caroline...

Tu as dû traverser bien des épreuves et des douleurs avant de pouvoir arriver là où tu en es aujourd'hui.

Tu préfères les occulter, les oublier pour ne garder près de toi que les bienfaits des gens aimés qui ont su t'accompagner et t'aiguiller dans ta vérité.

À l'heure où l'on parle d'éducation affective relationnelle et sexuelle dans l'épanouissement du jeune en devenir,

À l'heure où la notion de discrimination perdure et où les incompréhensions et désapprobations rythment nos conversations, je te vois !

Tu oses enfin être toi.

Tu te déshabilles, doucement mais sûrement, de tes doutes, de tes appréhensions, de tes craintes et de tes peurs.

Ton maquillage ne te cache pas, il te révèle !

Je te mentirais, chère amie, si je te disais ne pas avoir été surprise ce midi-là à « notre crêperie », lorsque je t'ai découverte pour la toute première fois dans ton plus bel apparat.

Cette liberté, cette normalité d'être qui t'anime et que tu revendiques chaque jour avec finesse et justesse.

Cette verve si explicite et si tangible qui t'élance quotidiennement dans ton combat pour être légalement reconnue comme telle, comme ELLE.

Tu donnes, Caroline.

Tu donnes de ta personne, de tes personnes qui grandissent ensemble, car comme tu le défends si bien : l'une ne va pas sans l'autre.

Même si Caroline est une évidence, François demeure.

Tu parviens à ravir à jongler avec ces deux vies que tu choisis de sauver, de préserver avec engouement et talent !

Véritable marathonienne du « genre » humain, tu te glisses avec malice et délice dans les abysses de chacun.

Ta profonde appétence t'a permis d'approcher au plus vrai l'univers féminin auquel tu appartiens.

Tu l'espérais depuis toute petite.

Tu en fais pleinement partie aujourd'hui

Et nous savons que tu en es fière !

Faire vivre Caroline était ton rêve, tu l'as réalisé.

Subtil mélange de force et de douceur qui grandit ton cœur : Que vive Caroline !

« Le corps ne fait pas le genre » ça peut surprendre et pourtant... tu en es l'exemple.

S'empêcher d'éclore, n'est-ce pas plus désarmant ?

Je vous laisse maintenant à la lecture de ces mots (et non de ses maux) : témoignage d'une vie réussie, aboutie au-delà des « on-dit ».

 

Alice, une amie de Caroline.